Mères et Enfants du monde
La maternité a eu la première place du 1er au 13 octobre à la Mairie du 7ème arrondissement de Paris. C’est en effet la période durant laquelle Christina Drakos, Présidente et fondatrice de Sagapo, a présenté sa dernière exposition photographique.
«Mères et Enfants du monde», composée de de 20 clichés en couleur, a reflété la tendresse universelle et la relation d’amour entre une mère et son enfant, et ce dans le monde entier.
Toutes les photographies ont été imprimées grâce à la méthode innovante dite de » la subligraphie » et les bénéfices tirés des ventes de ces clichés seront utilisés pour la reconstruction d’une école au Népal.
L’événement a été organisé en collaboration avec la Mairie du 7ème arrondissement à Paris, sous la Présidence du Maire et député européen, l’ancien ministre Rachita Dati.
Les discours inauguraux ont été faits par le célèbre universitaire, le Professeur d’Histoire Alain Blondy et son Excellence l’Ambassadeur de Chypre en France M. M. Lyssiotis.
Interview de Christina Drakos
Photos du vernissage
Discours d’ouverture du célèbre historien et professeur universitaire Alain Blondy
Lorsque Christina Drakos m’a fait l’amitié de me demander de prononcer quelques mots pour l’ouverture de son exposition je n’ai pas hésité un instant. En effet, j’ai sur beaucoup d’entre vous l’avantageux privilège de la connaître, je ne dirai pas par galanterie depuis de nombreuses années, mais au moins depuis suffisamment d’années pour me permettre de vous la présenter.
Cette fort jolie Chypriote, issue d’une vieille famille d’archontes (ou de beys) de Limassol, formée à Nice et à Paris, est une impressionnante femme d’affaires qui a su mettre en avant tout le charme de son pays auprès de nombreux touristes. Ce que l’on sait peut-être moins, c’est qu’elle a aussi contribué à organiser dans la campagne et sur les rivages de Chypre, un temps de décompression plus que nécessaire pour les troupes françaises engagées en Asie centrale et au Moyen-orient.
Mais ceux qui la connaissent bien savent que ses talents professionnels n’ont jamais empiété sur ses devoirs de mère. Il suffit de l’entendre parler avec fierté de ses enfants et de leur réussite pour comprendre qu’elle fut toujours une mère attentive et aimante, veillant à leur bien être comme à leurs études. Or ceci a un lien très étroit avec l’événement qui nous réunit aujourd’hui.
Ce portrait serait toutefois incomplet si je ne mentionnais pas l’artiste qu’est Christina Drakos. Photographe émérite, ses œuvres ont été exposées dans de nombreux pays d’Europe, d’Amérique, d’Asie et en Australie. À partir de 1997, elle a entrepris de publier ses clichés. Ce furent successivement The journey en 1997, Angels of Light en 2001 et Close ups en 2002. En 2009, associée à sa fille Myrsini, elle publie Mother India. L’artiste fusionnait ainsi avec la mère et cela lui donna une dimension, une pesanteur morale que l’on ne retrouve pas souvent chez les artistes et les intellectuels.
Bien souvent, ces derniers se contentent de dénoncer l’innommable, persuadés que le plus dur du chemin est ainsi fait, sans se rendre compte, pour paraphraser Péguy qu’ils ont les mains pures, mais qu’ils n’ont pas de mains. Confrontée à la misère des pays qu’elle a visités, elle a été profondément émue par la déréliction des enfants, abandonnés à la fatalité de la précarité et de l’ignorance. Refusant la dérive hédoniste de nos sociétés pour qui, selon le mot de Sartre, « le pittoresque c’est la pauvreté chez les autres », elle a alors décidé, en 2013, de créer la fondation Sagapo. Son art est alors devenu un moyen d’attirer la générosité de tous pour que des enfants privés de tout par les guerres et les fanatismes puissent accéder à l’éducation et à la culture, et par là à la liberté.
Je souhaite que la France qui, la première, a su donner à l’enseignement le rôle cardinal dans la formation de la conscience individuelle, grâce à des hommes et des femmes aussi divers que le marquis de Condorcet, le père Lacordaire, Louise Michel, Hippolyte Taine, Ernest Renan, Jules Ferry, ou Ferdinand Buisson, saura répondre avec élan au généreux projet de Christina Drakos et pourra dire aux gamins grandis dans les camps ou sur les trottoirs, Sagapo, je t’aime.